Le 22 novembre 2025, la messagerie ISO 20022 est devenue le format de référence pour les paiements transfrontaliers et les infrastructures de marché connectées à SWIFT, marquant la fin de la période de coexistence entre les anciens messages MT (FIN) et les nouveaux messages MX. Si certains messages MT continueront d’exister pour des cas spécifiques, cette échéance impose à toutes les banques d’être prêtes. Au-delà de la contrainte technique, il s’agit d’une transformation stratégique qui permet d’unifier les infrastructures de paiement, fluidifier la communication et renforcer l’interopérabilité. Mais pour les établissements dépendants de systèmes obsolètes ou dépourvus de gouvernance adaptée, la transition représente un véritable défi.
Chaque institution financière a suivi un parcours spécifique vers l’adoption d’ISO 20022. Si les avantages commerciaux de la migration sont largement reconnus, sa mise en œuvre a posé des défis complexes. Alors que les banques entrent dans la dernière ligne droite, certaines doivent encore composer avec des mises à niveau technologiques lourdes, des risques de troncature de données, la nécessité d’un mappage précis des messages entrants et sortants et le risque de manquer des opportunités d’innovation et de collaboration.
Un rapport de Swift publié début novembre indique que 69 % du trafic d’instructions de paiement est désormais passé des messages FIN (anciens MT) aux messages ISO 20022 (MX). Mais beaucoup d’établissements continuent de recourir à des convertisseurs pour traduire les messages MT en MX, ce qui entraîne inévitablement une perte d’informations sur les clients et limite les bénéfices de la norme. Les banques les plus proactives adoptent quant à elles des solutions ISO 20022 natives, pour exploiter pleinement des données plus riches, des analyses plus fines et une meilleure qualité de messagerie.
L’avenir des paiements n’est pas une destination figée, mais un parcours en constante évolution. Selon un rapport publié par Accenture, 59 % des banques sont confrontées à des défis liés à leurs systèmes de paiement existants, ce qui entrave leur capacité à proposer des solutions de nouvelle génération.
Dans ce contexte, la collaboration avec des partenaires technologiques expérimentés devient cruciale. Cette approche présente deux avantages majeurs. D’abord, elle permet aux banques de continuer à répondre aux besoins changeants de leurs clients sans être paralysées par les défis techniques d’une transformation à grande échelle. Ensuite, un partenaire aguerri est en mesure non seulement de sécuriser la migration, mais aussi d’anticiper et de résoudre les problèmes futurs.
En pratique, cela se traduit par la capacité d’adapter les modèles de données aux spécificités nationales ou régionales, de partager les meilleures pratiques et d’apporter une expertise sectorielle pour assurer la réussite des opérations dans le nouvel environnement ISO 20022.
Si les banques aspirent naturellement à être en pointe dans l’adoption d’ISO 20022, il est important de reconnaître que tous les canaux, les systèmes internes (comme les systèmes de gestion de trésorerie qui transmettent les instructions aux moteurs de paiement) et les clients, ne sont pas prêts à s’aligner sur les échéances fixées par le secteur.
Le cas échéant, les établissements doivent fonctionner en mode mixte : certains systèmes continuent d’émettre des messages MT, conformément aux processus existants, tandis que d’autres basculent progressivement vers des messages MX. Cette coexistence reflète le degré de préparation propre à chaque canal et l’urgence des besoins métiers. À mesure que les projets avancent, l’ensemble des systèmes pourra migrer vers l’environnement ISO 20022, permettant un traitement des paiements dans un cadre de messagerie unifié et pleinement conforme.
Pour gérer cette phase critique, les institutions financières doivent s’appuyer sur des solutions capables de traiter en parallèle les flux MT et MX, et d’orchestrer une migration incrémentielle des canaux sources en fonction de leur maturité opérationnelle.
Un second défi concerne l’interopérabilité entre systèmes et infrastructures. Plusieurs systèmes de règlement brut en temps réel (RTGS) ont choisi une approche de migration « à l’identique », complexifiant la mise en œuvre d’un modèle économique ISO harmonisé. Ainsi, certaines chambres de compensation utilisent les messages pacs.008 et pacs.009 avec les codes RET (Retour), au lieu d’adopter le message pacs.004 pour les retours. Dans de nombreux cas, les confirmations de règlement et messages de couverture continuent d’être traités en MT, ce qui nuit au traitement automatisé direct (STP).
De plus, certains systèmes fonctionnant sur une version MX antérieure à CBPR+ nécessitent des règles de mappage provisoires. Ces règles peuvent faciliter le mappage de champs de données CBPR+ supplémentaires avec ceux préexistants, évitant ainsi le risque de troncature des données.
L’interopérabilité entre schémas MX-MX, MT-MX et MX-MT est un domaine où les orientations réglementaires se sont progressivement précisées. Lors de la mise en œuvre opérationnelle, les banques se heurtent souvent à des difficultés. Par exemple, un paiement initial peut être traité en MX, tandis que les exceptions (retours, annulations) sont encore traitées en MT, ou inversement. Là encore, la technologie joue un rôle clé. Des solutions agiles capables de convertir les messages, d’appliquer des règles de mappage provisoires et de gérer ces cas hybrides MT/MX garantissent non seulement un haut niveau d’interopérabilité, mais aussi la flexibilité nécessaire pour accompagner la période de coexistence et au-delà.
Pour faciliter la migration et permettre aux institutions financières de s’adapter progressivement, Swift introduira en novembre 2025 un format d’adresse hybride, combinant des éléments structurés et non structurés, avec obligation d’inclure au minimum le nom de la ville et le pays.
Ce format a pour but de limiter les efforts de mise en œuvre, tout en restant cohérent avec l’objectif initial d’ISO 20022 : améliorer la qualité des données grâce à une norme plus riche et mieux structurée. Il contribuera également à :
Toutefois, tous les systèmes ISO n’autorisent pas ou n’imposent pas formellement l’usage du format hybride, ce qui représente un défi inédit pour les institutions financières. Les banques doivent donc privilégier des solutions natives ISO 20022, capables de prendre en charge les trois formats d’adresse (structuré, hybride et non structuré) afin de garantir la cohérence et la conformité de leurs traitements.
L’échéance de novembre 2025 ne doit donc pas être vue comme une simple mise à jour réglementaire, mais comme un tournant stratégique. Si la coexistence avec certains messages MT durera encore quelque temps, ISO 20022 s’impose déjà comme le socle des paiements internationaux de demain. Les banques qui opteront pour une transformation ambitieuse de leurs systèmes de paiement gagneront en efficacité, en transparence et en capacité d’innovation. Car derrière la complexité technique, c’est bien la compétitivité future du secteur bancaire européen qui se joue : la capacité à tirer parti de données enrichies pour répondre aux exigences croissantes des clients, accompagner l’essor des paiements instantanés et anticiper l’arrivée des monnaies numériques de banque centrale.
Une migration encore incomplète
Chaque institution financière a suivi un parcours spécifique vers l’adoption d’ISO 20022. Si les avantages commerciaux de la migration sont largement reconnus, sa mise en œuvre a posé des défis complexes. Alors que les banques entrent dans la dernière ligne droite, certaines doivent encore composer avec des mises à niveau technologiques lourdes, des risques de troncature de données, la nécessité d’un mappage précis des messages entrants et sortants et le risque de manquer des opportunités d’innovation et de collaboration.
Un rapport de Swift publié début novembre indique que 69 % du trafic d’instructions de paiement est désormais passé des messages FIN (anciens MT) aux messages ISO 20022 (MX). Mais beaucoup d’établissements continuent de recourir à des convertisseurs pour traduire les messages MT en MX, ce qui entraîne inévitablement une perte d’informations sur les clients et limite les bénéfices de la norme. Les banques les plus proactives adoptent quant à elles des solutions ISO 20022 natives, pour exploiter pleinement des données plus riches, des analyses plus fines et une meilleure qualité de messagerie.
Le rôle clé des partenaires technologiques
L’avenir des paiements n’est pas une destination figée, mais un parcours en constante évolution. Selon un rapport publié par Accenture, 59 % des banques sont confrontées à des défis liés à leurs systèmes de paiement existants, ce qui entrave leur capacité à proposer des solutions de nouvelle génération.
Dans ce contexte, la collaboration avec des partenaires technologiques expérimentés devient cruciale. Cette approche présente deux avantages majeurs. D’abord, elle permet aux banques de continuer à répondre aux besoins changeants de leurs clients sans être paralysées par les défis techniques d’une transformation à grande échelle. Ensuite, un partenaire aguerri est en mesure non seulement de sécuriser la migration, mais aussi d’anticiper et de résoudre les problèmes futurs.
En pratique, cela se traduit par la capacité d’adapter les modèles de données aux spécificités nationales ou régionales, de partager les meilleures pratiques et d’apporter une expertise sectorielle pour assurer la réussite des opérations dans le nouvel environnement ISO 20022.
Soutenir une migration progressive des canaux de paiement
Si les banques aspirent naturellement à être en pointe dans l’adoption d’ISO 20022, il est important de reconnaître que tous les canaux, les systèmes internes (comme les systèmes de gestion de trésorerie qui transmettent les instructions aux moteurs de paiement) et les clients, ne sont pas prêts à s’aligner sur les échéances fixées par le secteur.
Le cas échéant, les établissements doivent fonctionner en mode mixte : certains systèmes continuent d’émettre des messages MT, conformément aux processus existants, tandis que d’autres basculent progressivement vers des messages MX. Cette coexistence reflète le degré de préparation propre à chaque canal et l’urgence des besoins métiers. À mesure que les projets avancent, l’ensemble des systèmes pourra migrer vers l’environnement ISO 20022, permettant un traitement des paiements dans un cadre de messagerie unifié et pleinement conforme.
Pour gérer cette phase critique, les institutions financières doivent s’appuyer sur des solutions capables de traiter en parallèle les flux MT et MX, et d’orchestrer une migration incrémentielle des canaux sources en fonction de leur maturité opérationnelle.
Parvenir à l’interopérabilité entre systèmes
Un second défi concerne l’interopérabilité entre systèmes et infrastructures. Plusieurs systèmes de règlement brut en temps réel (RTGS) ont choisi une approche de migration « à l’identique », complexifiant la mise en œuvre d’un modèle économique ISO harmonisé. Ainsi, certaines chambres de compensation utilisent les messages pacs.008 et pacs.009 avec les codes RET (Retour), au lieu d’adopter le message pacs.004 pour les retours. Dans de nombreux cas, les confirmations de règlement et messages de couverture continuent d’être traités en MT, ce qui nuit au traitement automatisé direct (STP).
De plus, certains systèmes fonctionnant sur une version MX antérieure à CBPR+ nécessitent des règles de mappage provisoires. Ces règles peuvent faciliter le mappage de champs de données CBPR+ supplémentaires avec ceux préexistants, évitant ainsi le risque de troncature des données.
L’interopérabilité entre schémas MX-MX, MT-MX et MX-MT est un domaine où les orientations réglementaires se sont progressivement précisées. Lors de la mise en œuvre opérationnelle, les banques se heurtent souvent à des difficultés. Par exemple, un paiement initial peut être traité en MX, tandis que les exceptions (retours, annulations) sont encore traitées en MT, ou inversement. Là encore, la technologie joue un rôle clé. Des solutions agiles capables de convertir les messages, d’appliquer des règles de mappage provisoires et de gérer ces cas hybrides MT/MX garantissent non seulement un haut niveau d’interopérabilité, mais aussi la flexibilité nécessaire pour accompagner la période de coexistence et au-delà.
Prendre en charge le format d’adresse hybride
Pour faciliter la migration et permettre aux institutions financières de s’adapter progressivement, Swift introduira en novembre 2025 un format d’adresse hybride, combinant des éléments structurés et non structurés, avec obligation d’inclure au minimum le nom de la ville et le pays.
Ce format a pour but de limiter les efforts de mise en œuvre, tout en restant cohérent avec l’objectif initial d’ISO 20022 : améliorer la qualité des données grâce à une norme plus riche et mieux structurée. Il contribuera également à :
- Accroître l’efficacité et réduire les coûts,
- Améliorer les taux de STP,
- Renforcer la représentation des parties impliquées dans les transactions,
- Fournir un service consolidé entre systèmes de paiement,
- Exploiter des données enrichies pour limiter les faux positifs dans la lutte contre le blanchiment d’argent et faciliter la vérification des sanctions.
Toutefois, tous les systèmes ISO n’autorisent pas ou n’imposent pas formellement l’usage du format hybride, ce qui représente un défi inédit pour les institutions financières. Les banques doivent donc privilégier des solutions natives ISO 20022, capables de prendre en charge les trois formats d’adresse (structuré, hybride et non structuré) afin de garantir la cohérence et la conformité de leurs traitements.
Au-delà de novembre 2025 : bâtir l’avenir des paiements
L’échéance de novembre 2025 ne doit donc pas être vue comme une simple mise à jour réglementaire, mais comme un tournant stratégique. Si la coexistence avec certains messages MT durera encore quelque temps, ISO 20022 s’impose déjà comme le socle des paiements internationaux de demain. Les banques qui opteront pour une transformation ambitieuse de leurs systèmes de paiement gagneront en efficacité, en transparence et en capacité d’innovation. Car derrière la complexité technique, c’est bien la compétitivité future du secteur bancaire européen qui se joue : la capacité à tirer parti de données enrichies pour répondre aux exigences croissantes des clients, accompagner l’essor des paiements instantanés et anticiper l’arrivée des monnaies numériques de banque centrale.
À propos de Finastra
Finastra est un fournisseur mondial d’applications logicielles pour les services financiers, partenaire de confiance de plus de 8 000 institutions - dont 45 des 50 plus grandes banques mondiales - dans plus de 130 pays. Avec une expertise couvrant le Lending, les Payments, le Treasury & Capital Markets et l’Universal Banking (retail et digital), nous proposons des solutions fiables, évolutives et critiques telles que Loan IQ, LaserPro, Trade Innovation, Essence, Global PAYplus, Payments To Go et Financial Messaging. Adossée à Vista Equity Partners, nous co-innovons avec nos clients pour développer des technologies modernes qui permettent aux institutions financières de croître en toute confiance.
Finastra est un fournisseur mondial d’applications logicielles pour les services financiers, partenaire de confiance de plus de 8 000 institutions - dont 45 des 50 plus grandes banques mondiales - dans plus de 130 pays. Avec une expertise couvrant le Lending, les Payments, le Treasury & Capital Markets et l’Universal Banking (retail et digital), nous proposons des solutions fiables, évolutives et critiques telles que Loan IQ, LaserPro, Trade Innovation, Essence, Global PAYplus, Payments To Go et Financial Messaging. Adossée à Vista Equity Partners, nous co-innovons avec nos clients pour développer des technologies modernes qui permettent aux institutions financières de croître en toute confiance.

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