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Sovos anticipe l’explosion du marché tax tech en France et en Europe

Trois questions à Christiaan Van Der Valk, VP stratégie et réglementation chez Sovos


Quelle est l’activité de Sovos ?

Sovos est un éditeur de logiciel international pour la conformité fiscale des entreprises. Nos solutions aident les entreprises à se mettre en conformité face aux obligations fiscales et à le rester, et ce, en France comme partout dans le monde.

On parle peu de tax tech, comment l’expliquez-vous ?

Premièrement, un marché tax tech existe déjà en Europe, mais il demeure immergé car à cheval entre une définition fintech, legaltech, SaaS et difficile à quantifier… ce qui explique en partie cette lacune lexicale dans le débat actuel.

Ensuite, les marchés fintech ou regtech sont reconnus comme prometteurs grâce aux tendances réglementaires comme l’open banking en Europe. Une même révolution nous attend dans le domaine fiscal. En dehors de quelques pays pionniers comme l’Italie en 2019, les autorités fiscales dans l’UE ont jusqu’à récemment été assez réticentes d’imposer des solutions novatrices basées sur les technologies de communication moderne, mais l’exemple de l’Amérique Latine a déclenché une métamorphose dans l’attitude des gouvernements.

Quels éléments portent à croire en l’émergence d’un marché tax tech en Europe et en particulier en France ?

La facture est souvent appelée la reine des documents. Elle a une fonction commerciale, comptable, fiscale, douanière, juridique, financière…. Modifier la façon dont la facture est échangée change profondément le cadre de l’intégration des données entre entreprises. Le monde des échanges de données commerciales B2B et B2C en Amérique Latine a été complètement transformé pas les contrôles transactionnels en continu. Cela a créé quelques belles histoires de croissance spectaculaire des éditeurs et operateurs qui ont réussi à s’insérer dans des marchés jusqu’à ce moment dominés par des solutions EDI historiques. Ces solutions titulaires s’adaptent pas toujours bien à ce nouvel échiquier qui est en grande partie défini par une logique règlementaire.

La COVID-19 a été l’élément déclencheur qui a convaincu la plupart des pays européens à vouloir innover plus dans le numérique, et plus vite. Le succès du certificat européen de vaccination, qui en moins d’un an est devenu automatiquement vérifiable dans une soixantaine de pays, a montré aux autorités européennes qu’une approche plus volontariste et une normalisation impulsée par la législation peut générer des résultats jusqu’ici difficilement imaginables.

Jusque-là, la réglementation fiscale en Europe a évolué plutôt lentement, mais désormais tout s’accélère : l’implémentation de la facturation électronique obligatoire pour les entreprises françaises va être déployée sur un échéancier allant de 2024 à 2026. Non seulement cela vise à combler un écart de TVA lié à la fraude et à l’erreur humaine, mais aussi, cela permet de collecter des informations précieuses à la prise de décision macro-économique. Cette mouvance des contrôles transactionnels en continu ne concerne d’ailleurs pas exclusivement la facturation électronique, mais tout un panel de réformes (OSS, e-reporting) comme souligné par le dernier rapport Trends de Sovos. Cependant, nombre de grandes entreprises craignent que l'enchevêtrement des prérequis de conformité fiscale sur divers pays ne les mettent en porte-à-faux. Pour près de la moitié des PME/TPE, les craintes sont surtout associées à un manque de ressources en interne pour répondre à la réforme. Toutes les entreprises se retrouvent donc, pour une raison ou l’autre, en besoin de solutions numériques intuitives dans cette transition – idéalement des extensions transparentes de leurs outils existants. Dans un tel contexte, il est fort à parier que nous assisterons à l’explosion d’un marché tax tech B2B en Europe très prochainement.

A propos de Sovos :
Sovos est un éditeur de logiciel international pour la conformité des entreprises. Christiaan Van der Valk, son VP stratégie et réglementation, témoin de l’implémentation de la facturation électronique obligatoire pour les transactions inter-entreprises dans de nombreux pays, explique comment son arrivée en France dès 2024, ainsi que la tendance aux contrôles transactionnels en continu pourraient faire émerger un marché tax tech encore immergé.


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Mercredi 23 Mars 2022



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