
Soixante ans après l’entrée en vigueur de la loi de 1965 autorisant les femmes mariées à ouvrir un compte bancaire en leur nom et à travailler sans le consentement de leur mari, Forvis Mazars, en partenariat avec Financi’Elles, dévoile les résultats d’une étude inédite consacrée à l’émancipation financière des Françaises. Réalisée par l’institut CSA, cette étude dresse un état des lieux contrasté : alors que l’attitude face à l’argent s’est globalement apaisée et que l’indépendance financière est largement valorisée, les inégalités économiques entre les femmes et les hommes demeurent significatives. Les écarts portent à la fois sur les revenus, la capacité à se projeter financièrement, l’accès à l’information économique et la mise en place de stratégies d’anticipation.
Les Françaises rattrapent leur retard, mais l’émancipation financière demeure inachevée
Un rapport à l’argent plus serein et davantage assumé
L’étude révèle une évolution sensible dans la manière dont les Françaises abordent leur relation à l’argent. Pour 87 % d’entre elles, réussir sa vie signifie avant tout atteindre un équilibre personnel et familial. L’argent y est perçu comme un levier d’autonomie : 88 % des femmes interrogées l’associent à la liberté plutôt qu’à la soumission, un pourcentage qui s’élève à 98 % chez les femmes de la finance. Par ailleurs, 79 % des femmes considèrent que l’argent occupe une place importante dans leur quotidien. Ce pourcentage atteint 88 % chez les jeunes femmes de 25 à 34 ans.
L’imaginaire collectif qui entoure l’argent reste néanmoins différencié selon le genre : les femmes l’associent plus fréquemment à la sécurité, les hommes à la liberté ou à la réussite. Le dialogue sur les questions financières progresse : 71 % des femmes déclarent parler d’argent avec leur entourage (76 % pour les femmes de la finance), traduisant une volonté croissante de s’approprier ces sujets. Cet affermissement générationnel est particulièrement marqué chez les jeunes femmes de 25 à 34 ans, dont 79 % en discutent régulièrement.
Indépendance financière : une aspiration encore inégalement atteinte
L’indépendance financière est valorisée, mais loin d’être généralisée. Si 70 % des Français se déclarent financièrement autonomes, seuls 63 % des femmes partagent ce sentiment, contre 77 % des hommes. L’écart se creuse pour certaines catégories : il tombe à 54 % chez les salariées à temps partiel et à 42 % chez les femmes de 50 à 64 ans. Les femmes de la finance font exception : 84 % d’entre elles se déclarent autonomes, soit un niveau supérieur de celui des hommes (77 %) et 41 % disent gagner plus que leur conjoint, contre 30 % pour l’ensemble des femmes.
Parmi celles qui ne se disent pas indépendantes, 61 % mentionnent une dépendance à l’égard de leur conjoint. Dans un couple, 51 % des femmes déclarent que leur partenaire gagne davantage qu’elles (contre seulement 17 % des hommes). L’écart moyen de revenus atteint alors 1 538 € par mois, contre 1 098 € lorsque ce sont les femmes qui perçoivent un revenu supérieur.
Une anticipation financière encore partielle face aux ruptures
La perspective d’une séparation révèle des vulnérabilités marquées. Si 68 % des parents estiment pouvoir maintenir leur niveau de vie en cas de rupture, une femme sur trois (32 %) indique que cela impliquerait une perte significative de confort. Le recours à des dispositifs d’anticipation reste limité : seules 39 % des femmes disent avoir mis en place des stratégies de protection financière en cas de séparation, un chiffre inférieur de 11 points à celui des hommes.
Lorsqu’elles le font, les femmes privilégient l’épargne personnelle (71 %), suivie de la possession de biens propres (35 %) ou d’un contrat de mariage (24 %). Dans les foyers monoparentaux féminins, 85 % peuvent couvrir seules leurs besoins alimentaires, mais seules 36 % peuvent financer des loisirs ou sorties.
Cette difficulté à anticiper les ruptures s’inscrit dans un rapport au temps plus court chez les femmes, notamment les plus jeunes et les moins diplômées. Elles sont ainsi 42 % à raisonner à court terme contre 36 % des hommes, un chiffre qui grimpe à 51 % chez les femmes CSP-. À l’inverse, seuls 45 % des femmes déclarent raisonner à moyen terme, contre 53 % des hommes. Les femmes les plus diplômées ou issues des CSP+ tendent à adopter un horizon plus étendu : 54 % des diplômées Bac+2 et 63 % des femmes de la finance raisonnent à moyen terme.
Une demande croissante d’information et d’accompagnement
L’étude met en évidence un besoin marqué de renforcement des connaissances en matière d’épargne et d’investissement. Si 81 % des répondants affirment connaître leur capacité d’épargne, seuls 38 % en ont une vision précise. Une personne sur deux souhaiterait être mieux informée sur les possibilités d’épargne ou d’investissement, avec une demande plus forte chez les jeunes (71 % des moins de 35 ans) et chez les femmes des catégories populaires (59 % des femmes CSP -).
Les femmes apparaissent également plus nombreuses à se déclarer en difficulté pour prendre des décisions d’investissement (37 % contre 30 % des hommes). En outre, seules 9 % des femmes ont déjà suivi une formation pour développer leurs revenus, et seulement 31 % expriment en ressentir le besoin. Un paradoxe renforcé par le cas des femmes de la finance : si seulement 6 % des femmes y ont été formées, elles sont 75 % à souhaiter l’être.
Dans l’éventualité d’un revenu supplémentaire, 43 % des répondants - femmes comme hommes - déclarent qu’ils l’affecteraient à l’épargne. Mais seules 6 % des femmes envisageraient de l’investir dans des produits financiers, contre 11 % des hommes, révélant un écart en matière de projection financière.
Les institutions financières (banques, assureurs) restent les acteurs jugés les plus légitimes pour accompagner les particuliers sur ces sujets (63 %), bien devant l’État (13 %) ou les associations (12 %).
Des signaux positifs chez les jeunes femmes
La jeunesse féminine se distingue par un rapport à l’argent plus direct et une meilleure capacité de projection. Parmi les femmes âgées de 25 à 34 ans :
Ces données laissent entrevoir une dynamique générationnelle susceptible de réduire les écarts à moyen terme. Elles rappellent aussi que la culture financière n’est pas uniquement une question d’éducation technique, mais un facteur de résilience, de projection et d’égalité.
Virginie Chauvin, Associée chez Forvis Mazars et membre du Directoire, commente : « Cette étude montre que les femmes, en particulier les plus jeunes, s’emparent progressivement des outils de leur émancipation financière. Mais les écarts en matière de revenus, d’accès à l’information et de capacité d’anticipation doivent encore être résorbés. Il est de notre responsabilité collective d’agir pour une culture économique plus accessible, plus égalitaire, plus partagée. »
Camille Eymard et Ludivine Labarre, Co-Présidentes de la fédération Financi’Elles déclarent : « Les données confirment ce que nous observons sur le terrain : lorsqu’elles évoluent dans un environnement financier, les femmes développent plus vite les réflexes - et la confiance - qui fondent l’autonomie économique. Notre rôle est désormais d’essaimer ces bonnes pratiques au-delà des métiers, de la banque, de la finance et de l’assurance, afin que chaque femme, quel que soit son parcours, dispose des mêmes clés pour piloter son avenir financier. »
Méthodologie
Enquête réalisée en ligne par CSA Research du 3 au 14 février 2025, auprès d’un échantillon représentatif de 2003 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région, type d’agglomération).
En complément, le réseau Financi’Elles a interrogé l’ensemble des salariés des établissements membres de son réseau sur la base du même questionnaire. Le questionnaire en ligne était disponible du 4 mars au 2 mai 2025. 2 488 Français (2140 femmes et 348 hommes), y ont répondu. L’échantillon n’étant pas représentatif de la population française d’après la méthode des quotas, Financi’Elles a fait le choix éditorial d’analyser uniquement les réponses faites par les 2140 femmes afin de pouvoir comparer les réponses des Françaises dans leur ensemble (recueillies par l’institut CSA) aux réponses des « Femmes de la finance ». Ces femmes sont issues de 3 CSP différentes : Cadres et professions intellectuelles supérieures, Professions Intermédiaires, Employés.
Les Françaises rattrapent leur retard, mais l’émancipation financière demeure inachevée
- 88 % des femmes âgées de 25 à 34 ans estiment que l’argent occupe une place importante dans leur vie - davantage que l’ensemble des hommes (76 %) ou que les autres classes d’âge féminines.
- 63 % des femmes se disent indépendantes financièrement, contre 77 % des hommes.
- 1 538 € d’écart moyen de revenus mensuels dans les couples, lorsque l’homme gagne plus et 1 098 € lorsque la femme gagne plus.
- Seules 39 % des femmes ont mis en place une stratégie financière en cas de séparation.
- 37 % des femmes déclarent manquer de connaissances pour épargner ou investir.
Un rapport à l’argent plus serein et davantage assumé
L’étude révèle une évolution sensible dans la manière dont les Françaises abordent leur relation à l’argent. Pour 87 % d’entre elles, réussir sa vie signifie avant tout atteindre un équilibre personnel et familial. L’argent y est perçu comme un levier d’autonomie : 88 % des femmes interrogées l’associent à la liberté plutôt qu’à la soumission, un pourcentage qui s’élève à 98 % chez les femmes de la finance. Par ailleurs, 79 % des femmes considèrent que l’argent occupe une place importante dans leur quotidien. Ce pourcentage atteint 88 % chez les jeunes femmes de 25 à 34 ans.
L’imaginaire collectif qui entoure l’argent reste néanmoins différencié selon le genre : les femmes l’associent plus fréquemment à la sécurité, les hommes à la liberté ou à la réussite. Le dialogue sur les questions financières progresse : 71 % des femmes déclarent parler d’argent avec leur entourage (76 % pour les femmes de la finance), traduisant une volonté croissante de s’approprier ces sujets. Cet affermissement générationnel est particulièrement marqué chez les jeunes femmes de 25 à 34 ans, dont 79 % en discutent régulièrement.
Indépendance financière : une aspiration encore inégalement atteinte
L’indépendance financière est valorisée, mais loin d’être généralisée. Si 70 % des Français se déclarent financièrement autonomes, seuls 63 % des femmes partagent ce sentiment, contre 77 % des hommes. L’écart se creuse pour certaines catégories : il tombe à 54 % chez les salariées à temps partiel et à 42 % chez les femmes de 50 à 64 ans. Les femmes de la finance font exception : 84 % d’entre elles se déclarent autonomes, soit un niveau supérieur de celui des hommes (77 %) et 41 % disent gagner plus que leur conjoint, contre 30 % pour l’ensemble des femmes.
Parmi celles qui ne se disent pas indépendantes, 61 % mentionnent une dépendance à l’égard de leur conjoint. Dans un couple, 51 % des femmes déclarent que leur partenaire gagne davantage qu’elles (contre seulement 17 % des hommes). L’écart moyen de revenus atteint alors 1 538 € par mois, contre 1 098 € lorsque ce sont les femmes qui perçoivent un revenu supérieur.
Une anticipation financière encore partielle face aux ruptures
La perspective d’une séparation révèle des vulnérabilités marquées. Si 68 % des parents estiment pouvoir maintenir leur niveau de vie en cas de rupture, une femme sur trois (32 %) indique que cela impliquerait une perte significative de confort. Le recours à des dispositifs d’anticipation reste limité : seules 39 % des femmes disent avoir mis en place des stratégies de protection financière en cas de séparation, un chiffre inférieur de 11 points à celui des hommes.
Lorsqu’elles le font, les femmes privilégient l’épargne personnelle (71 %), suivie de la possession de biens propres (35 %) ou d’un contrat de mariage (24 %). Dans les foyers monoparentaux féminins, 85 % peuvent couvrir seules leurs besoins alimentaires, mais seules 36 % peuvent financer des loisirs ou sorties.
Cette difficulté à anticiper les ruptures s’inscrit dans un rapport au temps plus court chez les femmes, notamment les plus jeunes et les moins diplômées. Elles sont ainsi 42 % à raisonner à court terme contre 36 % des hommes, un chiffre qui grimpe à 51 % chez les femmes CSP-. À l’inverse, seuls 45 % des femmes déclarent raisonner à moyen terme, contre 53 % des hommes. Les femmes les plus diplômées ou issues des CSP+ tendent à adopter un horizon plus étendu : 54 % des diplômées Bac+2 et 63 % des femmes de la finance raisonnent à moyen terme.
Une demande croissante d’information et d’accompagnement
L’étude met en évidence un besoin marqué de renforcement des connaissances en matière d’épargne et d’investissement. Si 81 % des répondants affirment connaître leur capacité d’épargne, seuls 38 % en ont une vision précise. Une personne sur deux souhaiterait être mieux informée sur les possibilités d’épargne ou d’investissement, avec une demande plus forte chez les jeunes (71 % des moins de 35 ans) et chez les femmes des catégories populaires (59 % des femmes CSP -).
Les femmes apparaissent également plus nombreuses à se déclarer en difficulté pour prendre des décisions d’investissement (37 % contre 30 % des hommes). En outre, seules 9 % des femmes ont déjà suivi une formation pour développer leurs revenus, et seulement 31 % expriment en ressentir le besoin. Un paradoxe renforcé par le cas des femmes de la finance : si seulement 6 % des femmes y ont été formées, elles sont 75 % à souhaiter l’être.
Dans l’éventualité d’un revenu supplémentaire, 43 % des répondants - femmes comme hommes - déclarent qu’ils l’affecteraient à l’épargne. Mais seules 6 % des femmes envisageraient de l’investir dans des produits financiers, contre 11 % des hommes, révélant un écart en matière de projection financière.
Les institutions financières (banques, assureurs) restent les acteurs jugés les plus légitimes pour accompagner les particuliers sur ces sujets (63 %), bien devant l’État (13 %) ou les associations (12 %).
Des signaux positifs chez les jeunes femmes
La jeunesse féminine se distingue par un rapport à l’argent plus direct et une meilleure capacité de projection. Parmi les femmes âgées de 25 à 34 ans :
- 76 % estiment pouvoir maintenir leur niveau de vie en cas de rupture ;
- 54 % ont mis en place des dispositifs de protection ;
- 66 % déclarent ressentir régulièrement un bien-être financier.
Ces données laissent entrevoir une dynamique générationnelle susceptible de réduire les écarts à moyen terme. Elles rappellent aussi que la culture financière n’est pas uniquement une question d’éducation technique, mais un facteur de résilience, de projection et d’égalité.
Virginie Chauvin, Associée chez Forvis Mazars et membre du Directoire, commente : « Cette étude montre que les femmes, en particulier les plus jeunes, s’emparent progressivement des outils de leur émancipation financière. Mais les écarts en matière de revenus, d’accès à l’information et de capacité d’anticipation doivent encore être résorbés. Il est de notre responsabilité collective d’agir pour une culture économique plus accessible, plus égalitaire, plus partagée. »
Camille Eymard et Ludivine Labarre, Co-Présidentes de la fédération Financi’Elles déclarent : « Les données confirment ce que nous observons sur le terrain : lorsqu’elles évoluent dans un environnement financier, les femmes développent plus vite les réflexes - et la confiance - qui fondent l’autonomie économique. Notre rôle est désormais d’essaimer ces bonnes pratiques au-delà des métiers, de la banque, de la finance et de l’assurance, afin que chaque femme, quel que soit son parcours, dispose des mêmes clés pour piloter son avenir financier. »
Méthodologie
Enquête réalisée en ligne par CSA Research du 3 au 14 février 2025, auprès d’un échantillon représentatif de 2003 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région, type d’agglomération).
En complément, le réseau Financi’Elles a interrogé l’ensemble des salariés des établissements membres de son réseau sur la base du même questionnaire. Le questionnaire en ligne était disponible du 4 mars au 2 mai 2025. 2 488 Français (2140 femmes et 348 hommes), y ont répondu. L’échantillon n’étant pas représentatif de la population française d’après la méthode des quotas, Financi’Elles a fait le choix éditorial d’analyser uniquement les réponses faites par les 2140 femmes afin de pouvoir comparer les réponses des Françaises dans leur ensemble (recueillies par l’institut CSA) aux réponses des « Femmes de la finance ». Ces femmes sont issues de 3 CSP différentes : Cadres et professions intellectuelles supérieures, Professions Intermédiaires, Employés.

A propos de Forvis Mazars
Forvis Mazars est un réseau mondial de référence de services professionnels. Opérant sous une marque unique dans le monde entier, le réseau compte deux membres seulement : Forvis Mazars, LLP aux Etats-Unis, et Forvis Mazars Group, SC, un partnership international intégré opérant dans plus de 100 pays et territoires. Les deux membres du réseau partagent un même engagement : offrir à chaque client une expérience inégalée, en fournissant des services d'audit, de fiscalité et de conseil, partout dans le monde. Cette vision stratégique commune doit permettre à nos clients et nos collaborateurs, mais aussi, plus largement, à notre secteur d'activité et à nos communautés, de continuer à se développer.
Forvis Mazars est un réseau mondial de référence de services professionnels. Opérant sous une marque unique dans le monde entier, le réseau compte deux membres seulement : Forvis Mazars, LLP aux Etats-Unis, et Forvis Mazars Group, SC, un partnership international intégré opérant dans plus de 100 pays et territoires. Les deux membres du réseau partagent un même engagement : offrir à chaque client une expérience inégalée, en fournissant des services d'audit, de fiscalité et de conseil, partout dans le monde. Cette vision stratégique commune doit permettre à nos clients et nos collaborateurs, mais aussi, plus largement, à notre secteur d'activité et à nos communautés, de continuer à se développer.