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7 clés pour réussir sa stratégie de plateformisation

Par Eli Rosner, directeur produits et technologies chez Finastra


7 clés pour réussir sa stratégie de plateformisation
Google, Amazon, Airbnb ont construit leur réussite sur un modèle économique de plateforme et d’expérience client facile et agréable. Cette tendance arrive dans le secteur bancaire, où la plateformisation consiste à faciliter l'apport de technologies innovantes aux clients finaux. Avec, en toile de fond, un écosystème d’open banking révélant des données qui ouvrent un monde de possibilités jusqu'alors insoupçonnées.

Pour réussir leur stratégie de plateformisation, les banques doivent prendre de nombreuses décisions. Créer leur propre plateforme numérique ou s'associer avec des tiers ? Établir des plateformes dédiées à des segments de clientèle précis, ou orchestrer des prestataires de services pour créer et fournir de nouvelles formes de valeur ? Avec qui et comment partager les relations clients et les données ?

Quel que soit le résultat escompté, il existe des facteurs communs à toutes les stratégies de plateformisation réussies.

1) Impliquer le management dans le projet

Les entreprises dont l’activité se base sur une plateforme ont besoin d'une architecture ouverte offrant contrôle, agilité, flexibilité et résilience face à tout changement futur. Une telle architecture permet l'adoption de nouvelles technologies et réduira les coûts. Les banques doivent comprendre et définir ce qu'elles veulent réaliser : une plateformisation sans objectif précis risque fort d'échouer. Le projet doit être soutenu par la direction et des mécanismes d’incitation doivent être mis en place - comme tout autre programme de transformation.

2) Prendre en compte la sécurité

La sécurité est un enjeu essentiel pour les banques et les prestataires de services financiers, les régulateurs et les clients ; elle est généralement associée à la banque plutôt qu'à ses partenaires. Les institutions financières traditionnelles doivent exploiter leurs capacités d’identification, d’intégration et d'authentification pour que, une fois sur la plateforme, les clients puissent profiter de la meilleure expérience en toute sécurité et sans avoir besoin d'une nouveau code pour chaque service.

3) Comprendre ses forces et ses faiblesses

Il existe généralement trois types d'obstacles à l'innovation, et la mise en place d’une plateforme ne fait pas exception. Ces obstacles peuvent être liés aux processus de prise de décision, aux choix technologiques ou aux difficultés d’appréhension en interne de nouvelles approches. Le phénomène du « pas inventé ici » peut être extrêmement dommageable à une organisation qui s'enferme dans une architecture technologique vieillissante. Il ne faut pas avoir peur de la collaboration avec d'autres banques ; la concurrence collaborative peut être bénéfique pour tous.

4) Apprendre quand lâcher prise

La conception des services est essentielle pour gérer l’ensemble de l’écosystème de manière positive. Cela signifie que tous les partenaires, en particulier les banques ayant des relations de clientèle primaires, doivent accepter de ne plus être propriétaires de toutes les relations et de toutes les données et qu’il convient de les partager dans ce nouveau schéma. En contrepartie, la plateforme devient un environnement accueillant pour les innovateurs, les petites entreprises, les fournisseurs de services, les développeurs de solutions et autres tierces-parties, qui peuvent véritablement choisir avec qui et comment nouer des partenariats.

5) Aller dans les coulisses

Le succès des plateformes repose sur la qualité des écosystèmes sous-jacents. La technologie est importante : des technologies de pointe et des API intelligentes sont essentielles, et les sandbox ou hackathons très utiles. Les banques doivent également réfléchir à la manière dont elles achètent des services ou s'associent avec d'autres parties, à leurs processus d'investissement, au mode de fonctionnement de l'équipe juridique et, bien sûr, à la compliance. Tous ces services doivent faire preuve d'ouverture d'esprit. Trop de bureaucratie étoufferait l'enthousiasme, l'ambition et le rythme.

6) Penser aux aspects financiers

Pour réussir, une plateforme doit disposer d'un nombre suffisant de vendeurs afin d'attirer une masse critique d’acheteurs. Les plateformes B2C, nées dans la Silicon Valley et biberonnées à l'argent du capital risque, sont souvent soutenues grâce à un endettement excessif pendant bien plus longtemps que les entreprises traditionnelles. Amazon n'a pas été rentable pendant près d'une décennie tandis que les bénéfices de Uber sont toujours attendus. Bonne nouvelle : les plateformes bancaires ne sont pas construites sur du sable, elles reposent sur des relations concrètes avec de véritables clients. Il faut bien déterminer comment la déployer pour que clients et fournisseurs rejoignent l'écosystème afin d’en tirer le meilleur parti.

7) Éviter la technologie pour le plaisir de la technologie

La volonté de plateformisation s’accompagne généralement de la peur de manquer quelque chose. Il faut éviter de mettre en œuvre une technologie simplement parce que c’est possible, et s’assurer qu’elle réponde à un vrai besoin client !

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Eli Rosner, directeur produits et technologies chez Finastra
Mercredi 26 Août 2020



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