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Les fintech françaises rencontrent la Commissaire européenne Maria Luís Albuquerque


De gauche à droite : Lucile Grand (France FinTech), Christophe Dandois (Leocare), Florence de Maupeou (France FinTech), Maëva Courtois (Helios), Alain Clot (France FinTech), Maria Luis Albuquerque (Commission européenne), Kristen Charvin (France FinTech), Alexis Normand (Greenly), et Cyril Chiche (Lydia).
De gauche à droite : Lucile Grand (France FinTech), Christophe Dandois (Leocare), Florence de Maupeou (France FinTech), Maëva Courtois (Helios), Alain Clot (France FinTech), Maria Luis Albuquerque (Commission européenne), Kristen Charvin (France FinTech), Alexis Normand (Greenly), et Cyril Chiche (Lydia).
La Commissaire européenne aux services financiers et de l’Union de l’épargne et de l’investissement, Maria Luís Albuquerque, a reçu une délégation composée de l’équipe France FinTech – Alain Clot, Kristen Charvin, Florence de Maupeou, Lucile Grand et de quatre entrepreneurs représentatifs de l’écosystème – Cyril Chiche (Lydia), Alexis Normand (Greenly), Christophe Dandois (Leocare) et Maëva Courtois (Helios) – ce lundi 23 juin 2025.

L’occasion de présenter l’écosystème fintech français, ses défis, les potentielles barrières de développement, faire remonter les “retours terrain” et obstacles concrets que rencontrent nos entreprises pour changer d’échelle. Une opportunité de porter la voix de nos entrepreneurs auprès des décideurs européens et de contribuer à bâtir un cadre plus clair, plus juste, plus ambitieux pour la finance innovante, en France et en Europe.

Rappelons que, en seulement dix ans, la fintech française a connu une croissance remarquable. Elle regroupe désormais plus de 1 000 acteurs, compte 13 licornes, 2 introductions en bourse, et bénéficie d’un financement cumulé de plus de 10 milliards d’euros. Elle emploie plus de 50 000 personnes et affiche des résultats en progression constante, accompagnés d’une internationalisation soutenue. Elle est devenue un des moteurs de l’Europe des fintech. France FinTech en est un acteur structurant et son représentant.

La Commissaire s’est montrée particulièrement à l’écoute des observations formulées et consciente des défis auxquels les fintech européennes sont aujourd’hui confrontées. Nous avons notamment évoqué :

  • L’insuffisance de financement avec d’une part le ralentissement des levées de fonds depuis 2 à 3 mois, et d’autres part la difficulté à mobiliser des financements européens pour des tickets supérieurs 100 M€,

  • La forte pression réglementaire, notamment dûe à la multiplicité concomitante des textes (MiCA, DORA, DSP3, AI Act, etc.) et les coûts associés,

  • Les écarts résiduels d’application persistants entre États membres, impliquant des effets de surtransposition ou de dumping réglementaire, qui nuisent à la clarté et à l’équité du marché intérieur,

  • La nécessité de fluidifier le passeport réglementaire, pour permettre aux fintech de se développer aisément dans l’espace européen.

Certaines mesures positives ont déjà été présentées par la Commission – notamment dans la stratégie Choose Europe to Start and Scale. Toutefois, certains chantiers prioritaires doivent être menés à bien afin de doter l’UE d’un réel avantage compétitif pour en faire une véritable puissance mondiale en matière d’innovation et de protection.

Parmi eux :

  • renforcer l’attractivité de l’Europe pour les entrepreneurs, talents et chercheurs, afin de limiter les tensions sur les aspects RH,

  • consolider l’Union de l’épargne et de l’investissement (Savings and Investment Union – ex-CMU) pour mobiliser une épargne européenne massive (~33 Mds €) vers l’innovation,

  • instaurer une forte préférence communautaire, sur la base d’un Agressive Small Business Act, comme le font nos concurrents,

  • déployer la réglementation FIDA (Financial Data Access) comme un levier stratégique d’innovation, d’ouverture et de souveraineté européenne, sur laquelle la Commissaire nous a confirmé les intentions de l’UE,

  • simplifier, sans affaiblir, dans la lignée des recommandations des rapports Draghi et Letta, notamment en ajustant les normes de reporting ESG – CSRD et en allégeant certaines contraintes prudentielles pesant sur les investisseurs institutionnels.

L’UE a une carte à jouer ; la prise en compte de ces éléments permettrait de confirmer une approche juste et durable centrée sur le consommateur (protection et innovation) et de disposer d’un cadre proportionné, harmonisé, et réellement opérationnel. Il lui faut mieux réguler, avec moins de normes, et de meilleures mises en œuvre et donc plus d’efficacité. Elle se doit de déterminer ses propres standards – qui peuvent devenir des avantages concurrentiels – … et de les faire respecter.

L’Union européenne dispose d'un marché de 450 millions de consommateurs à haut niveau de pouvoir d’achat. C’est une opportunité unique pour nos entreprises : celle de se développer à l’échelle continentale, d’innover, de s’internationaliser, et ainsi de contribuer activement à notre souveraineté économique, technologique et industrielle. Et les fintech françaises sont prêtes à y prendre toute leur part. Nous remercions chaleureusement la Commissaire, ses équipes et nos membres pour la qualité des échanges, leur engagement et les nombreux points de convergence évoqués dans ce dialogue européen de premier plan.

Il est temps de construire une Europe de l’innovation financière à la hauteur de ses ambitions. Nous voulons une Europe compétitive, capable de faire émerger ses propres champions, sans céder aux logiques d’arbitrage réglementaire ni de dépendance aux Big Tech. Nous continuerons d’y veiller, avec détermination.

Source : France Fintech

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Vendredi 27 Juin 2025



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